Acteur majeur de la biodiversité
Attentifs à la préservation des potentialités pastorales des espaces qu’ils utilisent, éleveurs et bergers transhumants mettent en œuvre des pratiques extensives de pâturage d’autant plus respectueuses de l’environnement qu’elles ont très largement contribué à les façonner. Aucune autre pratique n’est susceptible d’entretenir à si faible coût de telles étendues et d’y maintenir une aussi riche biodiversité. Les espaces naturels à vocation pastorale, façonnés par le pâturage des troupeaux, occupent des superficies considérables dans les Alpes et la Provence, depuis les massifs forestiers ou la steppe de Crau de la zone littorale, jusqu’aux alpages des hautes vallées, en passant par les landes et garrigues du moyen pays.
Juste reconnaissance de cet héritage pastoral, une grande partie de ces surfaces est aujourd’hui classée en espaces naturels protégés ou remarquables : Parcs nationaux et régionaux, Réserves naturelles, sites Natura 2000. Un partenariat équilibré et constructif entre acteurs du pastoralisme et gestionnaires d’espaces naturels est ainsi indispensable à l’avenir de ces paysages parmi les plus remarquables de nos territoires. Depuis les années 1990, des Mesures agri-environnementales sont venues encourager les actions des éleveurs et bergers au bénéfice de la biodiversité des alpages et des parcours.
Un réseau « d’alpages sentinelles » a été constitué dans les Parcs nationaux et régionaux dans toutes les Alpes. Il a pour vocation d’anticiper l’impact du changement climatique sur les ressources en herbe et en eau, sur la biodiversité et sur les pratiques pastorales. Ensemble, les éleveurs et les gestionnaires des territoires recherchent ainsi des solutions en s’appuyant sur les services pastoraux et la recherche.